Les rencontres scientifiques : croisement des disciplines et expérimentations
Travaillé en amont entre les scientifiques engagés dans le collectif, le point de départ 2018 questionne le concept de modernité.
Vendredi 28 et samedi 29 septembre, des ateliers aux formes diverses permettront de nourrir les questions d’actualité du regard scientifique, d’interpeller les pratiques, les normes et d’expérimenter de nouvelles formes de dialogue entre Sciences et Société. Deux ateliers sont d’ailleurs ouverts aux habitants, gestionnaires d’espaces naturels, acteurs locaux et nationaux engagés, étudiants, etc.
Les échanges ayant eu lieu durant ces deux jours permettront de contribuer au Comité des Sciences Fricteurs prévu dimanche 30 septembre. Le collectif de scientifiques y rencontrera des habitants, décideurs nationaux, députés, sénateurs, directeurs et présidents de collectivités, pour présenter les résultats des réflexions, dialoguer, alerter.
Programme des rencontres culturelles
Parallèlement à l’approche scientifique, l’abbaye de Beauport développe une approche sensible. Nous vous proposons d’appréhender la question du lien Homme-Nature sous l’angle de la création plastique, des arts vivants, de la participation et des échanges.
Un événement gratuit, proposé par l'abbaye de Beauport et le Conservatoire du Littoral.
Mook de l’édition de Sciences Friction #2
« Sciences Friction » est une série de revues inédite, au format mook, coéditée par les éditions Locus Solus et l’abbaye de Beauport.
Le second numéro de la revue « Sciences friction » rassemble les chercheurs impliqués dans le collectif Sciences Friction. Tous viennent de disciplines différentes comme la biologie, l’écologie, la sociologie, l’archéologie, l’histoire, la philosophie ou les arts plastiques pour repenser collectivement les rapports de l’Homme et de la Nature, au cœur des enjeux environnementaux et sociétaux actuels.
Ce nouveau numéro se nourrit des ateliers organisés en septembre 2018 et des restitutions mises au débat avec 80 citoyens et élus. 18 articles répartis en trois chapitres reprennent ainsi les 3 questions mises alors au débat.
Réinventer l’idée de progrès ou y renoncer
Voici la première fois que les nouvelles générations, en Occident, réfutent l’idée qu’elles vivront mieux que leurs parents. Dans cette crise du progrès, l’écologie a joué un rôle important en installant l’idée de la perte puis de l’effondrement.
Mais la critique du progrès n’est pas nouvelle. En écho aux articles de Grégory Quenet, historien et de Bernard Chevassus-au-Louis, président d’Humanité et Biodiversité, ré-écoutez l’émission « Une journée particulière ». Jean-Baptiste Fressoz, historien des Sciences et co-auteur de l’évènement anthropocène, prend part au débat avec comme point de départ le fil catastrophe « Le jour d’après » avant de rappeler l’œuvre d’Eugène Huzar et de son œuvre « La Fin du monde par la science. »
Pour une relation sensible à notre environnement
Les discours scientifiques ou des partis écologiques n’ont pas permis de faire émerger une vision commune de notre rapport à la Nature. Mieux reconnaître le rôle des relations sensibles que nous tissons avec notre environnement permettrait de nous appuyer sur ce lien intime pour agir collectivement.
Investir les frontières comme des opportunités d’échange
L’homme cultive le goût de la segmentation. Spécialisation des espaces, séparation des usages ou cloisonnement des politiques publiques, ces segmentations permettent d’abord de simplifier la complexité du monde et de ses enjeux. Dans un monde global et interrelié, es interactions entre les êtres vivants et leur environnement sont essentielles et l’interdépendance s’impose. Dépasser les frontières pour les penser dans des interfaces propices aux échanges peut être une des leçons à retenir du vivant.
Un regard croisant sciences et arts visuels
Cette édition est aussi l’occasion d’installer un dialogue avec artistes ou designer dont Gilles Bruni et Julien Masson, contributeurs à ce numéro. A l’exemple de Pierre-Jérôme Jehel, photographiant l’usine marémotrice de la Rance, Alexandra Arènes et sa cartogénèse des relations entre humains et non-humains, ou encore Gilles Clément nombreux sont les œuvres artistes illustrant la revue donnant à cette dernière une réelle qualité visuelle.
Les membres du collectif
En 2017 et 2018, Sciences Friction a réuni à l’abbaye de Beauport un collectif d’une douzaine de chercheurs représentatifs de la diversité des sciences de la nature, sciences humaines et sociales.
Ces chercheurs s’engagent, confrontent leurs points de vue et leurs convictions, croisent des disciplines telles que la biologie, l’écologie, la sociologie, l’archéologie, l’histoire et les arts plastiques. Leur point commun ? Ils sont tous concernés par les enjeux autour du lien Homme-Nature.
Les membres du collectif :
Anne Atlan : directrice de recherche CNRS – écologie et société
Rémi Beau : chercheur associé Université Paris I Panthéon-Sorbonne – philosophie
Bernard Chevassus-au-Louis : président de Humanité et Biodiversité, ancien président du MNHN – biologie
Marie-Yvane Daire : directrice de recherche CNRS et directrice du CReAAH – archéologie du littoral
Agnès Foiret-Collet : enseignante et chercheuse Université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut ACTE – arts plastiques
Pierre-Henri Gouyon : enseignant-chercheur au MNHN – agronomie, génétique, systématique, évolution et biodiversité
François Léger : enseignant-chercheur AgroParisTech et président du Conseil scientifique du Conservatoire du Littoral – agronomie
Bernard Picon : directeur de recherche CNRS émérite – sociologie
Anne-Caroline Prévot : directrice de recherche CNRS et MNHN – biologie et psychologie de la conservation
Grégory Quenet : enseignant-chercheur Université de Saint-Quentin-en-Yveline – histoire environnementale
Jacques Tassin : chercheur CIRAD – écologie du végétal
Thierry Tatoni : enseignant-chercheur Université Aix-Marseille, directeur IMBA – biologie