Les rencontres scientifiques : croisement des disciplines et expérimentations
Sciences Friction, ce sont des rencontres originales Sciences-Société organisées au début de l’automne. Cette année, elles s'inscrivent dans la thématique annuelle de l’abbaye de Beauport : le déplacement , le mouvement . Dimanche 13 octobre 2024, la journée est ouverte au public.
Le choix des sciences fricteurs s’est porté sur une lecture des questions portant sur les crises écologiques et les déplacements, voire les migrations, sous une forme active, avec ce titre : « dénouer les fils du grand foutoir ».
Programme des rencontres culturelles
Ces rencontres conjuguent une approche scientifique, culturelle et sensible afin d’appréhender la question du lien Homme-Nature sous l’angle de la création plastique, des arts vivants, de la participation et des échanges. Pour cela, toute une série de rendez-vous gratuit et sans inscription sont organisés le dimanche 13 octobre, à partir de 9 H 45, heure du premier rendez-vous.
Découvrez ci-dessous l'entièreté du programme, les horaires et les différents lieux de rendez-vous.
NB : Pour les participants et les habitant.es souhaitant participer à la journée entière, un temps de pique-nique sorti du sac est prévu le midi en compagnie des sciences fricteurs pour continuer les échanges.
Mook de l’édition de Sciences Friction #3
« Sciences Friction » est une série de revues inédite, au format mook, coéditée par les éditions Locus Solus et l’abbaye de Beauport.
Le troisème numéro de la revue « Sciences friction » rassemble les chercheurs impliqués dans le collectif Sciences Friction. Pour ce nouveau volet, tous viennent de disciplines différentes comme la biologie, l’écologie, la sociologie, l’archéologie, l’histoire, la philosophie ou les arts plastiques pour repenser collectivement les rapportsentre l’Homme et le Littoral, au cœur des enjeux environnementaux et sociétaux actuels.
Ce nouveau numéro se nourrit des rencontres et des échanges avec une multitude d'acteurs qui ont eu lieu durant 3 ans : habitants, gestionnaires des sites naturels, techniciens de collectivités territoriales, personnes impliquées dans la vie locale, élus, associations de protection de la nature ou du patrimoine, et étudiants ... Ces rencontres ont pris la forme d'ateliers organisés à Paimpol du 21 au 23 avril 2022. Tous ces temps partagés ont nourri les 14 articles qui constituent cette nouvelle édition.
Cette troisième édition est vente à la boutique de l'abbaye (14€) ou en librairie.
Marcher pour un autre rapport au monde
La marche est une échappée belle. Elle est une suspension des contraintes d’identité et des attentes qui les accompagnent. Le collectif Sciences Friction a organisé à cette occasion une marche inspirante pour ouvrir l’horizon et a permis de réunir les acteurs familiers d’un site. Cela engendre une relecture collective du paysage, une façon différente de percevoir le sensible dans l’environnement qui nous entoure.
L’étude sociologique menée par Anne Atlan, chercheuse en socio-écologie et Titouan Barbe, étudiant en Master Dynamiques sociales et aménagement des territoires à l’Université Rennes 2, a révélé un attachement profond et une familiarité qu’entretiennent les riverains avec le littoral.
En parallèle, François Léger, enseignant-chercheur en agro -écologie, met en avant la question de la conservation de la biodiversité à la seule protection des espaces que nous acceptons de lui réserver et à un simple problème d’ingénierie écologique.
Élargir l’approche de la conservation du littoral
La conservation du littoral peut être traversée de contradictions quand l’approche rationnelle des professionnels de la nature diverge des pratiques de loisirs, de plaisir et d’émotion des personnes qui fréquentent ces mêmes espaces de bord de mer. Le sentiment confus de dépossession des uns se confronte alors à la déception des autres de ne pas voir leurs actions de protection totalement comprises ou partagées. Se pose alors la question, la nature doit-elle être considérée comme un patrimoine ?
Arts et enjeux environnementaux : explorer les chemins escarpés de la création
L’art des chercheurs accueillis à l’abbaye de Beauport, comme des artistes y posent leurs valises, est de dévoiler ce que nous ne voyons pas ou qui reste impensé dans nos rapports aux milieux naturels et à toutes les formes de vivant qui y cohabitent. Se révèlent alors tout un réseau complexe d’imaginaires associés aux ressentis face à la puissance évocatrice du littoral et de la mer, qui structurent notre rapport à ces espaces si convoités. En dépassant la dualité entre rationalité et subjectivité, des artistes et chercheurs défrichent encore aujourd’hui des formes de création hybridées et accueillantes pour toutes les voix qui composent la polyphonie de notre monde.
Apprendre à accompagner le mouvement du littoral
Le littoral est le témoin de notre tentation de figer nos relations à la nature dans le souvenir rassurant d’un environnement sous contrôle. Or, le changement climatique et les nombreuses incertitudes inhérentes aux évènements multiples qu’il provoque interrogent les pratiques des professionnels de la nature. Leurs référentiels techniques sont bousculés, quand ils ne deviennent pas caducs. Leurs choix de gestion et leurs actions de terrain sont de plus en plus conçus comme des expérimentations intégrant un droit à l’erreur. Le temps des experts infaillibles et sûrs d’eux est définitivement révolu.
Les membres du collectif
En 2024, Sciences Friction a réuni à l’abbaye de Beauport un collectif d’une douzaine de chercheurs représentatifs de la diversité des sciences de la nature, sciences humaines et sociales.
Ces chercheurs s’engagent, confrontent leurs points de vue et leurs convictions, croisent des disciplines telles que la biologie, l’écologie, la sociologie, l’archéologie, l’histoire et les arts plastiques. Leur point commun ? Ils sont tous concernés par les enjeux autour du lien Homme-Nature.
Les membres du collectif :
Anne Atlan, socio-écologue, directrice de recherche CNRS
Rémi Beau, philosophe, chercheur associé Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Bernard Chevassus-au-Louis, biologiste, ancien président du MNHN
Agnès Foiret-Collet, chercheuse et plasticienne, enseignante à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut ACTE
Pierre-Henri Gouyon, agronome et généticien, enseignant-chercheur au MNHN
François Léger, agronome, enseignant-chercheur AgroParisTech et président du Conseil scientifique du Conservatoire du Littoral
Alix Levain, anthropologue
Kévin Morel, agronome
Didier Olivry, Co-fondateur de sciences friction
Bernard Picon, sociologue, directeur de recherche CNRS émérite
Carine Ritan, Co-fondatrice de Sciences Friction
Jacques Tassin, écologue, chercheur CIRAD
Thierry Tatoni, écologue,enseignant-chercheur Université Aix-Marseille, directeur IMBA
Crédits photos : L’oeil de Paco, Olivier Le Roux-Mevel, Véronique Drougard Opartage, Abbaye de Beauport et photos libres de droits (pixabay).